Serpents et piercings de Hitomi Kanehara
Comment me suis-je retrouvée à lire un livre pareil? Une question que je me pose encore...Certes, j'aime découvrir de nouveaux auteurs et l'enthousiasme d'un lecteur ou d'une lectrice sufit parfois à me faire succomber vers des pentes littéraires encore inexplorées, mais là j'avoue que je ne réitérerai pas une expérience de cette nature.
Donc Serpents et piercings, c'est l'histoire de Lui Nakazawa (Lui pour Louis Vuitton, hum) une jeune fille un peu perdue de 19 ans qui vit à Tokyo. Un jour, elle tombe sous le charme d'Ama, un punk rebelle aux cheveux rouges qui a des piercings partout et surtout...une langue fourchue! Dès lors, Lui n'a qu'un seul objectif: devenir comme Ama en multipliant les tatouages et piercings sur tout son corps. Jusqu'au jour où elle tombe sous le charme de Shiba-san son tatoueur encore plus bizarre qu'Ama. En toile de fond, ses deux amants ont des tendances étranges: pulsions meurtrières, pratiques sexuelles outrancières, bref que du trash voyeuriste.
Heureusement que ce livre n'était pas très épais, sinon je ne l'aurais guère terminé. J'attendais une certaine originalité de cette lecture, mais je m'y suis ennuyée de bout en bout. Les dialogues, comme les personnages sont creux et sans intérêt. L'intrigue tient en trois lignes. Pourtant, j'ai lu des critiques élogieuses, mais je pense être passée complètement à côté de cette lecture. Un petit extrait vous fera peut-être mieux comprendre mon absence d'intérêt pour ce roman: Mon trou de langue, qui avant le début du tatouage pouvait seulement supporter un 10, s'était maintenant habitué à un 6. Et chaque fois que je l'agrandissais, ça me faisait si mal que j'étais convaincue de ne jamais pouvoir l'agrandir encore. Durant plusieurs jours après l'installation d'un clou plus gros, aucun aliment n'avait le moindre goût. Cette douleur constante me rendait aussi très irritable et, à cause de mon égoïsme habituel, je mettais tout sur le dos de ce pauvre Ama. Je suis comme ça, voilà tout: dotée de toute l'intelligence et du sens moral d'une guenon.
Et c'est ainsi tout au long du roman: des jérémiades, des considérations sans intérêt sur les piercings et tatouages, des discussions sans fin sur la pluie et le beau temps saupoudrées d'un pseudo mal être nombriliste. Bref, j'ai détesté, et pourtant c'est rare qu'un texte me rebute complètement mais là je confesse mon dégoût. Une adaptation va d'ailleurs sortir cette année: devinez un peu qui risque de s'abstenir plutôt deux fois qu'une...