Tous ne sont pas des monstres de Maud Tabachnik
Pimprenelle a exaucé un de messouhaits il y a peu, en proposant de découvrir Maud Tabachnik en ce mois de novembre: cela faisait longtemps que j'avais entendu parler de cet auteur sans jamais avoir sauté le pas. Bon, pour ce qui est du choix, je n'en ai guère eu étant donné qu'à la médiathèque de ma ville car il ne restait que ce roman dans les rayons.
Quelques mots tout d'abord sur cette étrange collection, celle du "Club Van Helsing" proposée par les Editions de la baleine. Il s'agit d'une collection créée par Xavier Mauméjean et Guillaume Lebeau qui se définit en ces termes:Il arrive que l’oeil capture une silhouette, celle d’un monstre sur un mur de béton, que l’oreille entende un hurlement surgissant d’une impasse. On se dit que c’est la fatigue, le stress de la vie moderne, et l’esprit reprend le dessus, pour retourner à la routine rassurante. En général, c’est ce qu’il faut faire, parce que la vie est banale, qu’elle n’a rien d’extraordinaire. Mais parfois il y a un monstre dans le béton, et l’horreur se déchaîne dans l’impasse. Alors on ne peut compter que sur le Club Van Helsing. Chacun des auteurs participant reprend alors un motif tiré de l'univers de Bram Stocker: l'organisation secrète du club Van Helsing est confrontée à l'irruption du fantastique dans un univers quotidien et de prime abord banal.
Et il est important de connaître ce contexte pour aborder ce roman de Maud Tabachnik, car je m'attendais pour ma part à un bon polar bien classique, et quel ne fut pas mon désarroi dès les premières pages de ce livre en découvrant une intrigue des plus singulières que je vous expose ici en quelques mots: Nathan, le personnage principal de ce roman et jeune kabbaliste évolue en pleine apocalypse puisque dans un futur qui semble proche, les banlieues françaises sont en pleine agitation. Dès lors, le gouvernement décrète l'état d'urgence contre les débordements islamistes. Les musulmans déchaînent alors une créature venue d'ailleurs, le Golem contre lequel il va falloir se battre.
Comment dire? L'intrigue est des plus étranges, et j'avoue avoir eu bien du mal à accrocher même si j'ai poursuivi ma lecture jusqu'au bout. Le club Van Helsing n'apparaît qu'au cours du prologue et lors du dénouement, ce qui rend la "chasse au monstre" un peu plate. Que se passe-t-il entre ces deux temps forts? Pas grand chose à mon sens. Beaucoup de discours un peu gênants et malvenus sur des troubles politiques bien connus, une simplification extrême du propos qui va même parfois jusqu'à la caricature et qui pour ma part m'a conduit à l'agacement pur et simple. Ces considérations idéologiques mises à part, je n'ai pas non plus été séduite par le personnage de Nathan bien trop fantoche à mon goût, ni par les trop brèves apparitions du fantastique que je trouve d'ailleurs assez maladroites. Un certain manque de maîtrise narrative qui révèle peut-être une forme d'égarement: je n'ai peut-être pas choisi le meilleur des opus pour apprendre à connaître l'univers de Maud Tabachnikdont j'avais pourtant entendu le plus grand bien. Seul point positif qui m'encourage d'ailleurs à donner une seconde chance à cet auteur: le style que j'ai trouvé très incisif et parfois teinté d'un humour assez délicieux.
La lecture des autres billets me mettra sans doute davantage en appétit!