Le chat qui venait du ciel de Hiraide Takashi
Premier roman du poète Hiraide Takashi, Le chat qui venait du ciel est un vrai petit bijou. C'est l'histoire d'un chat " si petit et si frêle qu'on remarquait tout de suite ses oreilles pointues et mobiles à l'extrême ". C'est l'histoire d'un couple dont la vie va peu à peu être bouleversée par ce petit être qui s'approprie leur jardin comme s'il s'agissait de son territoire et qui vient aussi partager leur quotidien. Le narrateur, double littéraire de l'auteur est justement un écrivain marié à une femme passionnée par les chats mais aussi dotée d'un certain caractère. Un jour qu'elle nourrissait notre chat Chibi, ce dernier, dans son excitation, la mord à la main. C'est le début d'une rupture consommée entre le couple et le chat, mais cela ne durera pas bien longtemps. Vient alors le temps de la réconciliation, durant laquelle couple aimerait bien adopter Chibi bien que ce dernier ait déjà un foyer: "Je savais que les chats n'abandonnent leur coeur qu'à leur maître, révèlent leur splendeur à lui seul. Notre couple ignorait ce que représentait la possession d'un chat, et nous qui jouissions dans l'ambiguïté de ce statut, nous n'étions pas en droit de prétendre aux attitudes les plus câlines de Chibi". Le temps passe, et un jour Chibi disparaît pour de bon, percuté par une voiture. Le couple tente alors de continuer malgré tout leur existence bien réglée, d'apprendre à se passer de Chibi qui venait en quelque sorte combler leur manque d'enfant.
Un très joli petit roman sur nos amis les félins. A l'instar de What's Michael ou de certains des récits du grand TaniguchiTaniguchi, on sent bien la part autobiographique de cette histoire mettant en scène un écrivain. Ce récit intimiste séduira bien entendu les amis des chats, mais pas seulement car l'auteur nous réserve également de très belles pages sur la nature, l'art ou encore le deuil. La dernière partie du roman est particulièrement émouvante et met en scène le départ du couple et leur tristesse face à la disparition de Chibi: "Un petit carton pourtant restait dans un coin de la pièce japonaise auquel personne n'osait toucher, avec son couvercle toujours ouvert. A l'intérieur, une serviette éponge recouvrait le fond et une petite assiette était disposée, encore imprégnée d'une légère odeur de poisson". Un récit très touchant et poétique pour un très agréable moment de lecture!