L'homme qui m'aimait tout bas d'Eric Fottorino

Il y a quelques mois, j'ai eu le bonheur d'apprendre que j'avais été sélectionnée pour participer au "Grand prix des lectrices ELLE" et c'est un de mes rêves qui se réalise enfin puisque depuis toujours je souhaitais être membre d'un jury littéraire. Le principe est simple: chaque mois je vais recevoir trois livres (un roman, un document et un policier) que je devraient lire puis noter. A la fin de l'année, les 120 lectrices auront ainsi élu le meilleur livre de chacune des trois catégories proposées et ces ouvrages seront récompensés. J'ai ainsi reçu mes trois premiers livres il y a peu et je les ai dévorés ces derniers jours.

J'ai commencé ma lecture avec un livre d'Eric Fottorino, journaliste et écrivain français qui nous livre dans ce texte un témoignage émouvant sur le récent suicide de son père. Il s'agit en fait de son père de coeur, puisque l'auteur a été élevé par cet homme à partir de l'âge de huit ans. L'auteur revient sur le passé de son père qui lui a tout offert: un nom, une éducation et aussi des passions tels que le football ou encore le cyclisme.  Il tente également de percer le mystère de sa mort, entre culpabilité et souffrance indicible mais lucide d'un homme qu'il savait atteint d'une maladie incurable. Pourtant ce livre n'est pas une aveugle hagiographie: Eric Fottorino dépeint avec beaucoup de finesse les qualités et faiblesses d'un père adoptif assez réservé et marqué par un parcours professionnel difficile. Cette figure du père devient vite universelle et touchante, et la profondeur de ce livre réside sans doute dans les allusions intertextuelles aux auteurs traitant de ce même sujet, de Roth à Auster en passant par Renart. Habituellement, j'avoue que ce genre de lecture ne me touche pas vraiment, peut-être parce que l'exposition exacerbée de l'intime me révulse dans une certaine mesure. Mais ce livre pudique me touche, et je suis par conséquent ravie d'avoir eu l'opportunité de le lire.