Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
In Libro Véritas
Publicité
Newsletter
Archives
In Libro Véritas
Derniers commentaires
1 décembre 2009

La barque silencieuse de Pascal Quignard

Il y a peu de temps, je participai à l'opération "Masse critique" organisée par Babelio cet automne. Pendant cette opération, toute personne tenant un blog consacré à ses lectures a la possibilité de choisir parmi une liste très impressionnante d'ouvrages un ou plusieurs livres dont elle souhaiterait faire la critique. Et c'est avec beaucoup de joie que j'ai été sélectionnée pour recevoir La barque silencieuse de Pascal Quignard, qui constitue le sixième tome de son oeuvre Dernier royaume parue aux éditions du Seuil. J'avais entendu parler de ce livre lors de sa sortie en septembre, et après avoir vu une émission de La grande librairie au cours de laquelle l'auteur venait présenter son livre, j'étais très impatiente de le lire!

La_barque_silencieuse_204x300Comme toujours avec cet auteur, il est très difficile de résumer ou même de présenter le contenu si particulier de son oeuvre, qui se compose de fragments aussi divers que variés relatant dans des souvenirs, expériences ou considérations érudites de l'auteur. Toutefois, des thèmes se dégagent de chacun des tomes du Dernier royaume, et dans celui-ci il y est beaucoup question de la relation de l'homme avec sa propre mort, de sa solitude et de sa façon d'appréhender sa propre finitude. La métaphore de la barque conduite dans ce dédale à la fois exaltant et terrifiant qui nous conduit jusqu'à la mort file tout le roman, et c'est un voyage plus apaisé que tourmenté que nous propose ici Quignard. A travers des exemples et analyses historiques et mythologiques, l'auteur dépasse la simple érudition et évocation de la mort à travers les âges pour poser une réflexion plus générale sur la liberté humaine. Liberté de choisir de s'affranchir de la peur de mourir, liberté de se débarrasser d'une vie après la mort idolâtrée qui permet de vivre le présent d'une vie terrestre entièrement guidée par le libre arbitre. Une extrême mélancolie habite ces pages empreintes de la propre expérience de l'auteur qui évoque avec beaucoup de retenue et de pudeur son expérience de la mort lors d'un accident vasculaire. Sombre et mélancolique, ce roman est aussi traversé par des moments de grâce qui percent toujours dans l'oeuvre de Quignard et savent lui donner ce charme incomparable. Voici un petit extrait d'un de ces moments uniques de lecture:« Nous emportons avec nous lorsque nous crions pour la première fois dans le jour la perte d'un monde obscur, aphone, solitaire et liquide. Toujours ce lieu et ce silence nous seront dérobés. Toujours une caverne noire, des voies souterraines, des ombres avant soi, des sombres bords, une rive trempée hantent l'âme des hommes partout. Tous les vivipares ont leur tanière. C'est l'idée d'un lieu qui ne serait pas mien mais moi en personne. »

Merci encore aux Éditions du Seuil et à Babelio masse_critique3 pour cette très belle lecture.

Publicité
Publicité
Commentaires
A
je ne connais pas, mais tu m'as donnée envie... encore une fois :-D<br /> (je suis sur msn aujourd'hui... si tu veux passer papoter)
Publicité