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24 octobre 2010

Elle s'appelait Sarah de Tatiana de Rosnay

Tatiana de Rosnay est 226820_elle_s_appelait_sarah_de_tatiana_de_637x0_1un auteur de langue française et anglaise, journaliste littéraire pour divers journaux actuels. Elle a écrit neuf romans, et Elle s'appelait Sarah est son huitième opus, un best seller qui s'est vendu dans le monde entier et qui vient de faire l'objet d'une adaptation cinématographique en ce mois d'octobre avec Kristin Scott Thomas à l'affiche.

J'avoue que d'ordinaire, je ne lis pas ce type de romans car je suis souvent déçue: il existe tellement de textes émouvants et poignants sur le thème de la Shoah, à l'instar de l'inoubliable Si c'est un homme de Primo Levi ou encore du témoignage de Jorge Semprun Le grand voyage. De manière générale, je préfère les témoignages directs et non les fictions qui ont tendance à exploiter un peu trop le thème de la seconde guerre mondiale. Ici, Tatiana de Rosnay met en parallèle deux histoires: celle de Sarah Starzynski une fillette juive d'une dizaine d'années victime avec ses parents de la terrible raffle du Vel d'Hiv de juillet 1942 et celle de Julia Jarmond une journaliste américaine qui a la responsabilité de couvrir cet évènement pour son journal à l'occasion  du 60ème anniversaire de ce jour tragique.

J'ai hélas trouvé l'intérêt de ces deux histoires fort inégal: si l'histoire de la petite Sarah se laisse lire et sait toucher facilement un lectorat sensible à ce contexte historique particulier, le personnage de Julia est relativement insipide. Force est de constater les faiblesses de ce dernier personnage: elle incarne la quarantenaire, en pleine crise et révolte personnelle qui est en conflit avec son mari, lequel la trompe, et oh surprise après des années d'espoirs déçus et alors que son mari allait la quitter elle tombe enceinte...Vous devinerez aisément mon agacement pour ce genre d'intrigue superfétatoire: Julia n'existe que pour donner vie à Sarah puisque au cours de son enquête journalistique sur les évènements du Vel d'Hiv, elle découvre l'existence de Sarah. Quel artifice! Certes, on pardonne à l'auteur cette facilité étant donné que le récit du destin exceptionnel de Sarah devient vite poignant: cette courageuse petite fille qui presse son petit frère d'aller se cacher dans un placard tandis que la police française vient l'arrêter elle et ses parents et qui, tout au long des étapes de sa déportation se demande ce qu'il est advenu de son frère enfermé à double tour par ses soins ne peut que susciter la compassion et l'empathie. Car Sarah ne figure pas sur le monument des sacrifiés du Vel d'Hiv: a-t-elle pu sauver le petit Michel? Est-elle toujours en vie? Autant de questions qui hante le lecteur qui s'agace bien vite des chapitres intercalés sur les lamantations sans fin de Julia.

Bon je l'avoue sans honte, j'ai dévoré ce petit livre en une après-midi parce que je brûlais d'en connaître la fin. Il y a du mélodrame dans ce livre aux ressorts un peu convenus, mais il y a aussi quelques images fortes qui ont su me toucher. Si je vais aller voir le film? J'en doute, j'ai peur d'atteindre l'écoeurement. En revanche, je tenterais peut-être de découvrir un peu plus l'auteur. Affaire à suivre...

Le trailer du film pour les plus curieux:

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Commentaires
S
Tu me diras ce que tu en penses si te livre te tombe par hasard entre les mains!
Z
J'ai toujours hésité à lire ce livre. Je ne suis pas hérmétique aux livres sur la deuxième guerre mondiale, loin de là, mais j'ai toujours eu l'impression que l'auteure jouait trop sur le côté larmoyant pour ce livre (une petite fille déportée mais héroïque). Qui sait, comme toi, je me laisserai peut-être tentée à l'occasion.
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