Une exécution ordinaire de Marc Dugain
Après ma lecture enthousiaste il y a quelques temps de La chambre des officiers, j'ai eu envie de lire d'autres oeuvres de Marc Dugain. Malheureusement, on ne peut pas dire que j'ai été séduite par ce livre, que j'ai même eu un peu de mal à terminer.
L'action de ce livre débute dans les années 1950' dans la Russie stalinienne: la mère du narrateur, célèbre urologue est emmenée de force auprès de Staline afin de soulager ce dernier avec ses pouvoirs de magnétiseuse. Cet incipit est pour le moins curieux, vous en conviendrez... Elle est alors contrainte de renoncer à sa vie de famille pour soigner le grand chef jusqu'à sa mort, ce qui bouleverse l'enfance du narrateur né vers 1967, la même année que la mort de son père décédé des suites d'un alcoolisme prolongé. La première partie du roman s'achève, et à ce mélo succède le récit de l'entrée de Plotov (alias Poutine!) dans la KGB. Ce dernier doit prouver sa motivation et son abnégation avant d'intégrer les hautes sphères. Plotov n'est autre que le petit-fils du cuisinier de Staline dans ce roman (!) et réussit son examen de passage. Enfin, on suit les aventures de Vania, le fils de la doctoresse, qui a une personnalité trouble et éprouve un certain cynisme vis-à-vis de son époque. La fin de ce roman est inspirée de la terrible tragédie du Koursk, ce sous-marin russe coulé à une centaine de mètres de profondeur dans la mer de Barents, en août 2000, avec 118 hommes à son bord.
Je n'ai pas du tout apprécié ce docu-fictiondocu-fiction qui revisite de façon quelque peu bavarde et rocambolesque des évènements réels. Je ne me suis pas attachée aux personnages et les changements abrupts au niveau de la narration n'ont fait que renforcer mon détachement face à une intrigue plutôt inconsistante. Beaucoup de clichés également, et ce dès l'incipit, et une écriture plate et décevante. La malédiction d'Edgar est sur ma PAL, mais je ne pense pas m'y mettre de si tôt.